vendredi 12 septembre 2008

Tu Es Belle

Il est déjà tard dans la nuit
Je laisserai le soin aux imbéciles d'affirmer
Qu'il est même très tôt le matin
Et je suis là
Bien là
Et comme ces idiots
Mais probablement de manière différente
Je suis surtout bien perdu dans la nébuleuse de ma connerie
Noyé tout entier dans son marécage insipide
Je brûle ainsi ma gorge et mon œsophage
D'un rhum plus transparent que jamais
J'ignore ce que j'essaie ou cherche à faire
Je sais simplement
Que mon cœur est en miettes
Un peu comme celles des aliments
Que l'on retrouve sous les touches de ce clavier
Et qui s'y faufilent
A chaque fois que j'oublie de vivre
Parce que toi, justement
Tu es tellement vivante
Tu brilles, tu scintilles
Tu es la Tour Eiffel à la tombée de la nuit
En comparaison
La seule chose qui puisse reluire en moi
C'est la surface de mes modestes yeux
Après que j'ai baillé ou bien trop bu
Ils deviennent alors légèrement rouges
Comme tes lèvres que je désire tant
Si tu savais à quel point mon âme s'en délecte
A chaque fois qu'elle les voit s'activer
Car je pourrais jouer
Aux poètes de cours de récréation
Et disserter et m'attarder
Sur ces flammes ardentes et hypnotiques
Qui émanent de l'azur de ton regard
Je savoure surtout les instants
Où je succombe
A la fougue de ton esprit
Ton esprit à l'intelligence subtile et charmeuse
Ton esprit à l'humour ensorceleur et prodigieux
Peut-être qu'alors
Si je n'étais pas aussi lâche
Et surtout moins con
Je te dévoilerais tout ça
Je te dirais que tu es belle
Que tu es carrément belle même
Car on oublie parfois
Qu'il n'y a pas manières plus habiles
Pour exprimer une idée ou un sentiment
Que la brièveté et la simplicité
Mais je n'ose et n'oserai jamais
Et je reste et resterai ainsi
Définitivement dans l'ombre
De ta lumineuse existence